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Victoire contre Frank Munoz

 

 

 

Mon combat à la réunion

Bonjour à tous, il est temps de revenir sur mon dernier combat, il avait lieu le 23 juillet sur l’ile de la Réunion contre le champion d’Espagne, Franck Munoz.

Je vais évoquer brièvement ma préparation, l’avant combat et bien sûr décrire le plus soigneusement possible le déroulement du combat, je reviendrais également rapidement sur les autres combats de la soirée, avec notamment l’équipe de France et Jérôme Le Banner au programme…

Retrouvez en fin d'article ainsi que dans la section media un résumé de mon combat, résumé très bien et très rapidement réalisé par Spring3r, un grand merci à lui !".


La préparation :

 

                Alors comme il est de coutume cette année, je me suis entraîné comme j’ai pu, j’ai terminé les cours au Creps à la mi-juin, ce qui me laissé grosso modo 1 mois pour préparer mon combat. J’aurais très bien pu prendre le chemin d’Amsterdam pour m’entraîner sérieusement seulement voilà il faisait beau en France, c’est l’été et j’avais vraiment envie d’en profiter, sans compter que depuis Juin, je me suis pris de passion pour l’haltérophilie et je n’avais pas envie de couper du jour au lendemain pour passer à la boxe que je connais par cœur…

Je me suis donc concocté un programme d’entraînement sur mesure à base d’Haltérophile, de tennis avec les cousins, de footing avec les potes, du rugby et de fractionné avec Zyad. Bon d’accord il y a pas de boxe dans ce programme, mais j’en ai tellement fait auparavant que j’ai un peu d’avance, rire. J’ai pour ainsi dire pas enfilé un gant de boxe depuis mon dernier combat fin Avril, ça respire pas le sérieux, mais c’était la dernière fois, promis !

 

Donc pendant un mois, ça a été Haltérophilie tout les matins ou presque, quelques tennis, rugby le vendredi et condition physique le mercredi avec Zyad, un courageux et talentueux combattant du Boxing club Tours Nord (fermé pendant l’été) qui se rendait à la maison pour souffrir tout l’après midi. On enchaînait fractionné, sac, tennis, sol, bref du sport non stop plusieurs heures, perdant jusqu'à 4,5kg (de flotte) dans l’après midi…

 

C’est donc avec cette base que je me suis rendu au combat, en manque de sensation de boxe, avec une condition physique correcte mais loin d’être au top mais surtout avec l’envie de conserver mon titre de champion d’Europe.

  

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L’avant Combat :

 

C’est à une dizaine de jours du combat que je me rends compte d’un énorme malentendu entre agent/organisateur/fédération et moi-même. Malentendu qui implique que je me retrouve sans coach puisque le billet pour André Mannaart, mon coach du Mejiro n’a pas été réservé. On m’explique que le team France étant sur place les coachs de l’équipe s’occuperont de moi, c’est gentil à eux, mais moi je veux mon coach !!!

 

Après discussion avec la team Lebanner et André qui me donne son accord, je pars « à la guerre » tout seul, sensation très étrange, ça va tout simplement être la 1ère fois depuis mes débuts professionnels que je vais combattre sans personne du Mejiro Gym Amsterdam à mes côtés, ce sera également la 1ère fois que je serais coaché en Français, ça va faire bizarre.

 

Et c’est que le début, mon adversaire, le champion d’Espagne, vit et s’entraîne à Amsterdam également, au Chakuriki Amsterdam, nouveau club de…… Jérôme Le Banner !!!  Situation donc très particulière puisque je vais me retrouver à combattre le nouveau partenaire d’entraînement de Jérôme alors que je suis moi-même son partenaire régulier. La encore ça ne s’arrête pas là puisque le coin de Jérôme (le Chakuriki) sera donc le coin de Franck Munoz, soucis, ils me connaissent par cœur puisque j’ai battu Hesdy Gerges en Mars (lui aussi venant du Chakuriki) et surtout nous avons passé une semaine entière au Japon, l’équipe Chakuriki et moi afin de coacher Jérôme. Durant ce séjour nous avons beaucoup discuté et le Chakuriki me connait très bien depuis. Si, donc, Franck Munoz ne me fait absolument pas peur, je redoute tout de même son équipe qui a du mettre une solide stratégie en place… Nous verrons bien lors du combat !

 

 Après un vol de 11heures, j’arrive le mercredi matin à la réunion, nous avons un hôtel somptueux sur les hauts de St Denis, tout va très bien se passer, nous sommes aux petits soins et je suis très serein quant à l’idée de combattre. Les réunionnais n’ont pas fait les choses à moitié, promo radio, télévisée, affiche 4m sur 3m partout en ville, la soirée est annoncée partout !!!

Je fais la connaissance du Team France avec les Officiels, Remy et Nadir Allouache (qui sera mon coach pour ce combat) et puis les sympathiques boxeurs, Xavier Bastard de Vannes et Booba Konta de Lyon. Si Xavier est serein et très bien préparé, il en est différent pour Booba puisque ce dernier à été appelé le mardi pour combattre le vendredi alors qu’il était en vacances.

 



 


La pesée :

 

La pesée a lieu la veille du combat, le Jeudi dans un centre de fitness. Je fais donc la connaissance de mon adversaire, ce dernier est pesé à seulement 96 kg, il a un physique « écorché » et ressemble à une statue de l’avis des réunionnaises présente à la pesée.

De mon côté, je suis pesé à 113kg, soit presque 5kg de moins qu’en Mai (ou j’avais atteint le poids record de 118kg) mais j’ai toujours minimum 5kg de trop pour être affuté, je suis déjà redescendu à 110kg au moment ou j’écris ces lignes.

 

Jérôme quant à lui affiche 120kg sur la balance soit 10 de plus que son adversaire, champion du monde en titre, Tomas Novak (Canada).

 

La journée se termine tranquillement et on file au lit de bonheur car demain c’est le Combat !!!

 

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Le Combat !!!

 

Nous y voilà, on se retrouve au stade de l’est à St Denis, très belle salle de 5000 places qui sera pleine à craquer dans quelques heures. Petit soucis niveau vestiaire, bien sûr je suis avec Jérôme, sauf que ça veut dire que je suis avec le chakuriki, soit les coachs de mon adversaires également, je laisse donc ma place et je vais « squatter » avec l’équipe de France. Ce n’est pas du tout un inconvénient car nous sommes solidaires avec Xavier et Booba, l’entente entre nous est excellente et nous nous motivons les uns les autres.

 

Après être passé au bandage des mains (merci Nadir) il est déjà temps de s’échauffer, les coups partent bien, même si je suis en manque de repère (l’absence d’André se fait tout de même sentir ainsi que le manque de boxe) je me sens bien, et surtout confiant. D’accord je n’ai pas eu une préparation au top mais cette prépa c’est moi qui l’ai voulue, il est temps d’assumer et de prouver que je suis bien là !!!

 

Pour faire honneur au Mejiro je rentre avec un t-shirt « old school » en lieu et place de mon t shirt avec mes sponsors habituels. Après un bref Wai Khru il est déjà temps d’y aller…

 

Boxeurs au centre !!!

 

Comme à mon habitude, une fois sur le ring, je ne quitte plus mon adversaire des yeux, le 1er round va partir dans quelques secondes…

 

1er Round :

 

Je suis le premier à prendre l’initiative, je vois de suite que ça va être « jouable », cependant, contrairement à d’habitude je n’imprime pas à un gros rythme, tout simplement car je suis incapable de savoir si je pourrais tenir 5 rounds si j’emballe le combat.

Je me contente de quelques frappes dans ce 1er round, mon pied touche son genou lors d’un low kick intérieur ce qui rappel une vieille blessure, la douleur est très vive…

Je constate dès le début que les coups de Franck ne me font pas mal et la différence de poids se fait sentir dans l’impact…

Je termine ce 1er round tranquillement, comme je l’ai commencé, c’est moi qui domine mais ce n’est pas une partie de plaisir non plus.

En rentrant dans mon coin à la fin du round, j’explique à Nadir et Alan (l’agent/ami/coach…) que je me suis fait très mal au pied, c’est alors qu’on me dit de gérer avec cette blessure.

 

2ème round :

 

Début du 2ème round je me dis qu’il va falloir y aller un peu plus franchement, il y a un public à satisfaire, malheureusement, j’essaye mais je n’y arrive pas. Mes automatismes sont rouillés, je me sens pas très à l’aise avec ce surpoids et ce pied douloureux, bref, je n’ai pas grand-chose pour moi si ce n’est mon expérience…

En effet, il y a des années, je n’aurais pas su quoi faire dans cette position, blessé, pas sûr de ma condition… Maintenant, les choses sont différentes et j’ai beaucoup plus de métier, mon coup d’œil et toujours là et je décide donc de gérer l’espagnol.

Je sors les coudes, dont 2 très beaux, qui je pense aurait ouvert de nombreux combattants, seulement l’espagnol a le crâne dur, impossible de l’ouvrir, et aujourd’hui j’ai toujours mal au coude…

Munoz est très statique, à ma grande surprise car à 96kg je pensais qu’il allait « courir » partout, tant mieux, ça me permet de le cadrer et de le contrer, mes 1ers balayages arrivent d’ailleurs à la fin du 2ème round.

 

3ème Round :

 

Je pars pour le 3ème toujours dans l’optique de gérer Munoz et de marquer plus de points que lui, il ne me fait toujours pas mal, en revanche je dois me méfier car si il y a une chose que l’espagnol fait à merveille, c’est le Gauche-Droite, rapide et propre, rien à dire. D’ailleurs ça ne va pas rater puisque que je vais me faire surprendre avec ce bel enchaînement et je prends la droite plein fouet, si cette dernière ne me fait pas mal elle va laisser ma pommette gauche bien gonflée. Mis à part cet avertissement sans frais, le round est encore pour moi car je touche plus durement et surtout plus efficacement l’ibérique. J’arrive à faucher sa jambe d’appuie plusieurs fois, je place des coudes mais je reste cependant vexé et frustré de ne pouvoir emballer le combat et surtout dans l’impossibilité d’enchaîner plus de 3 coups consécutivement. 

De retour dans mon coin, Alan et Nadir, conscient de mon pied douloureux et pas sûr de ma condition physique, me disent que j’ai gagné les 3 premiers rounds et qu’a partir de maintenant je dois laisser venir l’espagnol. C’est moi le champion et d’après eux c’est donc à Munoz de faire le combat.

 

4ème Round :

 

J’entame donc le 4ème round en voulant appliquer les conseils de mon coin, et donc je laisse venir Munoz, soucis, je n’ai jamais boxé comme ça et je ne sais tout simplement pas faire. Au Mejiro, nous sommes des combattants qui prenons l’initiative, c’est l’une des marques de fabrique et du coup impossible de me résoudre à reculer. Je domine l’espagnol, mais ce dernier a conscience qu’il est en retard et il veut vraiment revenir au pointage, du coup le 4ème round est bien plus disputé. Cela dit la qualité technique n’est toujours pas au rendez vous, seul la variété de coups de coudes est agréable à regarder et peu commune chez les poids lourds.

De mon côté je continu à faire le strict minimum pour m’imposer, faire juste un poil mieux que mon adversaire et je ne trouve toujours pas mes marques.

C’est donc pour ça qu’on s’entraîne en Boxe, quand on fait de la Boxe, ça permet de retrouver ses automatismes lors des combats, pratique, rire. A ce moment là, et même si je domine, je m’en veux d’avoir négligé l’aspect pugilistique lors de ma préparation car je pourrais juste faire 10 fois  mieux que ce que je suis entrain de faire, devant 5000 personnes…

 

5ème Round :

 

On m’avait prévenu dans mon coin que Munoz allait chercher la bagarre lors de ce dernier round car il avait beaucoup trop de retard aux points. C’est exactement ce qui s’est passé,  l’espagnol rentre à fond dans ce dernier round, nous nous charrions un peu mutuellement, et c’est dans la dernière minute que tout s’emballe. Munoz jette ses dernières forces dans la bataille et nous nous rendons coup pour coup, je dois le remercier car ça a permis de faire lever le public. A quelques secondes de la fin, Munoz, fatigué, glissera sur l’un de mes coups, mettant beaucoup de temps à se relever, il sera compté. Ce compte n’avait pas lieu d’être puisqu’il n’était pas touché… Peu importe, on termine le combat sur une bonne note, en se livrant à 110% dans le dernier round, de quoi satisfaire le public, et c’est bien là le plus important.

 


 

Au verdict, je suis déclaré vainqueur, logique mais cette victoire a vraiment un gout amère car je reste persuadé que je suis capable de faire 10 fois mieux. Je n’ai pas d’excuse, je me suis préparé comme j’ai pu en étant responsable des mauvais choix que j’ai pu faire dans ma préparation, cela dit gagner dans ces conditions contre un adversaire s’entraînant 2 fois par jour toute la semaine dans l’un des meilleurs clubs européen, ça reste assez réjouissant pour la suite.

  

Je conserve donc mon titre de champion d’Europe, le Creps est terminé, j’ai obtenu mon diplôme et je vais enfin pouvoir reprendre l’entraînement sérieusement, ENFIN !!!

  

Les autres combats de la soirée.

 

Booba Konta vs Apisak Koedchatturat

 

Booba boxait juste avant moi, j’étais donc à l’échauffement et je n’ai pu assister à son combat. Prévenu à 3-4 jours du combat, nous avions peur pour Booba, finalement il a sorti un très grand combat, le meilleur de la soirée selon bon nombre de spectateurs présent. Légèrement dominé lors des 4 premiers rounds, le français est passé tout proche de mettre KO le Thaï dans la dernière reprise. Malgré la défaite c’est une excellente prestation du français, surtout lorsque l’on prend en compte le contexte. Booba peut vraiment être satisfait de son combat !

 

Xavier Bastard vs Arnon Yucharden

 

En revenant dans les vestiaires, juste après mon combat, Xavier était là, s’échauffant tout seul puisque le team France était déjà au combat. Il était donc naturel de filer un coup de main à Xavier pour le mettre dans les meilleurs dispositions possible avant de combattre, c’est donc ce que j’ai fait, nous avons terminé l’échauffement ensemble et je suis parti le coacher avec Nadir dans la foulée.

Xavier combattait un jeune Nak Muay Thaïlandais, ce dernier très talentueux a fait preuve d’une grande aisance technique, posant quelques problèmes à Xavier.

Le Français ne se laissait pas dominer pour autant, essayant de rendre coup pour coup et de surprendre le thaïlandais avec de longs enchaînements.

Le combat était âprement disputé peut être en très légère faveur du Thaïlandais et ce jusqu’au 4ème round. Moment ou Xavier sort un magnifique contre avec un coup de coude retourné lorsque le Thaï s’était élancé pour un coup de pied sauté. Avec ce contre placé au moment idéal, Xavier coupe la pommette de son adversaire et gagne le combat par arrêt du médecin suite à cette coupure, il prouve par la même occasion qu’il est l’un des meilleurs nak muay français à son poids et qu’il possède un superbe coup d’œil (en plus d’être très sympathique), Bravo Xavier !!!

 

  

    


Jérôme Le Banner vs Tomas Novak

 

LE combat de la soirée, je fais donc équipe avec Tom Harinck (coach du Chakuriki) et Franck Munoz pour coacher Jérôme, quand on sait que quelques minutes auparavant je boxais contre cette même équipe… Il n’y a aucune rancune, une fois le combat terminé, place à la bonne entente pour coacher Jérôme, c’est l’une des beautés de la boxe, selon moi.

 

Dès le 1er round, JLB est dans le combat, il domine d’entrée son adversaire, il lui fait mal avec ses poings et sort également les jambes pour casser les appuis du Canadien. Ce dernier sera d’ailleurs compté dès la fin du 1er round.

Jérôme, pour son grand retour en France, veut faire plaisir à un public déjà totalement acquis à sa cause. Le canadien recule, Jérôme va vite, peut être un poil trop vite d’ailleurs puisqu’au 2ème round, alors qu’il domine très nettement le champion en titre, il va se faire contrer par une belle droite. Plus de peur que de mal, un petit voyage au tapis et JLB récupère très vite. En revanche cet avertissement va lui permettre d’être plus vigilant.

C’est donc sur le même schéma que se déroule une bonne partie du combat, avec un Jérôme qui avance et sape le canadien en poings et en jambes tout en restant méfiant face à un adversaire qui ne lâche rien et reste dangereux.

Jérôme aurait pu se diriger vers une victoire tranquille, mais il est venu pour faire le spectacle et au 5ème round alors qu’on le pense extenué, il accélère dans les dernières secondes, JLB va tout donner pour gagner avec la manière. C’est ainsi qu’à 2sc de la fin du combat, il inflige un magnifique KO à son courageux adversaire qui aura tout donné. C’est avec un crochet du droit que le français déconnecte Novak, ce dernier n’a pas à rougir de sa performance, il a tenu presque jusqu’au bout, laissant toutes ses forces dans la bataille.

La foule exulte et Jérôme peut avoir le sourire, il vient de gagner, à 38ans, un titre de champion du monde boxe Thaï, devant un public réunionnais tout simplement génial, CHAPEAU L’AMI !!!

 





 

Voilà, je vais désormais reprendre le chemin d’Amsterdam pour me préparer très sérieusement en vue de mon prochain combat, qui peut tout simplement être un tournant dans ma carrière, plus d’infos à suivre très prochainement.

 

Bonnes vacances à vous et à très bientôt, plus motivé que jamais ;)

 

Brice

 


HL Guidon vs Munoz

 

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