news


Victoire contre Martin Jahn

 

Victoire sans éclat…

Bonjour les amis,

Je me suis donc imposé, vendredi soir à l’Urban Boxing United (Marseille) face au champion d’Allemagne, Martin Jahn,  conservant ainsi mon titre de champion d’Europe de Boxe thaï poids lourds. Revenons un peu plus en détails sur l’avant combat et le déroulement de la soirée. Pour ceux que seul le combat intéresse, descendez directement à la fin de l’article ;)

Préparation tronquée

Ce combat avait lieu 6 semaines après ma victoire sur Gerges au « It’s Showtime » de Milan. On aurait pu penser que cette victoire aller me booster mais c’est plutôt le contraire qui s’est produit. En effet, boxer un adversaire de la qualité de Gerges sans grande préparation a laissé mon corps blessé et en allant au bout de moi-même lors de ce combat, j’ai mis plus de temps que d’ordinaire pour récupérer. Question motivation aussi il a été difficile de se recentrer seulement quelques semaines après une grosse performance.

Tout ceci a impliqué que je me suis préparé sans vraiment y avoir la tête et sans utiliser ma jambe gauche puisque depuis mon combat en Italie, mon pied reste très douloureux (un IRM est nécessaire). Ayant donc un peu la tête ailleurs, je n’ai pas forcé sur la boxe et je me suis consacré à d’autres sports : Squash, MMA et ……………… Rugby.

Le contretemps

Le dimanche 11 avril, de bon matin, je reçois un coup de fil de Sylvain, le president de mon club de Rugby : « Salut Brice, dis moi, on joue cet aprem, dernier match de la saison avec les loisirs, ça serait cool que tu viennes », « Oh désolé Sylvain, j’ai le pied en vrac et je boxe dans 3 semaines, c’est pas le moment de se blesser, une prochaine fois… ».

Ahah, vous avez vraiment cru que j’avais été sérieux ? Si c’est bel et bien ce que j’ai dit dans un 1er temps, j’ai rappelé Sylvain quelques minutes plus tard pour lui dire que finalement j’étais chaud et que je serais sur la pelouse avec eux. Le match s’est bien déroulé pour moi jusqu’à ce que je rentre tête la 1ère et à pleine vitesse sur un mur que constituait 3 avants adverses. Je me suis bien écrasé sur eux, et si je me suis relevé instantanément,  j’ai même terminé le match, plutôt content de mon coup d’ailleurs puisque « Gros Ben » m’a signalait que le pilier dans lequel je suis rentré a du sortir et s’est ensuite tenu la tête toute la fin du match…  
 

Bref, j’ai compris mon erreur le soir en me couchant puis le matin en me levant puisque je ne pouvais plus bouger le cou. Et c’est partie pour une semaine de collier cervical, décontractant musculaire et séance d’ostéopathe. Des clichés dynamiques ont révélé que s’il n’y avait pas d’entorse cervicale, j’avais très peu de mobilité et le cou était bien noué…

News Urban Boxing United à Marseille News Urban Boxing United à Marseille

Faire comme si tout allait bien…

Après une semaine de convalescence se résumant seulement à quelques séances de musculation, j’ai repris l’entraînement pour la dernière quinzaine avant le combat.

Quelques séances de patte d’ours, du sac et des circuits training dans mon coin ont constitué ma préparation. La grosse différence, c’est qu’entre le pied toujours en délicatesse le cou immobile et la motivation en berne, je n’ai pas été en mesure de faire de fractionné. Je ne savais pas encore que j’allais payer ce mode de prépa lors de mon combat, même si pour être honnête je m en doutais un peu…

Amsterdam pour me rebooster !!!

Afin de me remotiver, de voir ou j’en étais et voir ma famille de combattant, j’ai décidé d’aller passer une semaine à Amsterdam chez mon amie Titiana afin de m’entrainer au Mejiro. J’avais également très envie de tourner avec le champion brésilien, Everton Texeira, vainqueur du K-1 Asie en 2008 et double finaliste du K-1 gp final 8. Texeira était au Mejiro pour un mois et son séjour touchait à sa fin, c’était donc le moment d’aller m’entrainer avec lui…
 

Même si mon cou n’était toujours pas au top, j’ai pu m’entrainer correctement (en surprotégeant mon pied également) et je me suis rassuré sur mon niveau, en revanche la condition physique était loin d’être optimale. Faute au fractionné passé à la trappe et à ma prise de poids exponentielle… Je ne m’arrête plus de grossir, je ne suis pas loin des 117kg et c’est effrayant, surtout que je surveille (un peu) mon alimentation. Depuis mon combat contre Hesdy Gerges, j’ai presque pris 1kg par semaine, démentiel !!! Cette prise de poids est surement relative à mes habitudes d’entraînement complètement chamboulées depuis mon entrée au Creps en septembre dernier.

News Urban Boxing United à Marseille

Dernière ligne droite

De retour d’Amsterdam 6 jours avant mon combat, la fin de ma préparation a été quasi nulle puisqu’il est difficile de passer d’entraînement en groupe et structuré avec des champions à un entraînement seul chez soi. La encore la motivation m’a fait défaut (c’est d’ailleurs la 1ere fois que ça s’est produit si longtemps). Toutefois j’étais impatient de me retrouver sur le ring face à l’Allemand et puis en règle générale la semaine qui précède le combat est d’intensité très faible, donc pour le coup j’ai bien respecté ce principe.

Urban Boxing United, me voilà!!!

J’arrive à Marseille le jeudi après midi juste à temps pour la pesée. Je rencontre mon adversaire, sympathique et souriant mais très léger puisqu’il est pesé à seulement 98kg tandis que je suis à presque 116 kg, je n’ai jamais boxé avec un tel écart de poids face à un adversaire. Je retrouve mon André, venu d’Amsterdam me coacher, nous dînons ensemble et je vais rapidement au dodo. Cela me fait plaisir de retrouver Marseille, 4 ans après mon 1er tournoi qui m’avait vu aller en finale. Je suis également ravi de boxer pour Rani Berbachi, même si notre amitié avec Rani est relativement récente (quelques années tout de même) j’apprécie vraiment ce dernier et je le respecte au plus haut point, que ce soit sur le plan sportif ou humain, Rani est une vraie « bonne » personne comme il est rare de croiser…
 

News Urban Boxing United à Marseille News Urban Boxing United à Marseille

Jour du combat

Le vendredi, après un petit déjeuner et un déjeuner avec André, il est déjà temps de préparer mes affaires, nous partons au Dôme de Marseille à 16h30, sachant que je vais boxer vers minuit je peste un peu de partir si tôt mais Kaelito m’expliquera que pour un organisateur, savoir les boxeurs dans les vestiaires de bonne heure est rassurant au plus haut point, je veux bien le croire. Une fois au Dôme je prends mon mal en patience et il me tarde que la soirée commence. Je règle les derniers soucis de ticket pour que Nico et son ami assistent au gala, j’accueil également mes potes venu me voir, là on commence vraiment à parler de motivation, se taper presque 2000km aller/retour en caisse simplement pour venir me supporter, c’est tout de même assez beau et donc Merci à Florian, Clément et Stéphanie.  Au dôme je retrouve également Jérôme (Le Banner), Alan (mon pote/agent), je discute brièvement avec Jean  Calamel (reporter de punchmag) de ses déboires américains, bloqué 10 jours au US pour cause de volcan. Je découvre aussi le sympathique Kaelito de Fightway, même si on discute souvent sur le net, c’était la 1ère discussion bien réelle…

Avec tout ça, le combat s’approche, j’ai le temps d’assister à la belle victoire de Samir Berbachi pour son retour, de Karim Gadhji qui ne cesse de progresser dans la hiérarchie et de Cédric Castagna. D’ailleurs, c’était peut être un signe mais nous étions tous dans les mêmes vestiaires…

L’Urban Boxing propose une mixité de genre avec des combats d’anglaise, de full et de thaï. Une diversité qui a l’air de ravir le public, venu nombreux puisque les 3000 places du dôme (en configuration boxe) sont prises.

A MON TOUR !!!!

Après un bon échauffement, je me prépare à rentrer sur le ring, porté comme d’habitude par le Haka des néo zélandais, je suis accompagné d’André, de Jérôme, de Rani et de Florian. Puisque c’est un titre Européen, les hymnes nationaux sont joués, je ne sais pas ce qui m’a pris, mais j’ai chanté la marseillaise, quand on sait que mon talent pour la chanson est proche du 0 (en vrai c’est même négatif si c’était possible), heureusement le son était fort et a probablement couvert ma voix, ouf. Rapide rappel des règles, à cet instant je ne quitte plus Martin des yeux, GONG, c’est parti !!!

Round 1 :

 Ca commence, dès le début je sens que l’octuple champion d’Allemagne est prenable, ses coups ne me font pas mal, je n’ai pas l’habitude de faire un « round d’observation » mais n’étant pas certain de ma condition physique je n’emballe pas le combat dès ce 1er round. J’ai juste le temps de le balayer et de frapper sur son genou, réveillant immédiatement ma douleur au pied, aïe. On se dirige vers la fin du round, je prends peu de coup, j’en ai distribué pas mal et je sens qu’ils ont de l’impact, en revanche, je n’ai aucun rythme, va falloir accélérer. Je n’ai jusqu’alors pas donné de coup de coude et c’est l’allemand qui va me le rappeler en m’effleurant avec l’un des siens, erreur… Fin du round

Round 2 :

Dans le coin, durant la minute de repos, André et Jérôme me disent que je fais du bon boulot mais qu’il faut que j’utilise plus de combinaisons et pas que du « 1 coup » … Je repars pour le 2ème, je touche rapidement Jahn avec un middle, il plie mais ne rompt pas, je commence alors (à tord) à chercher le corps en genou direct et en middle. Je n’arriverais pas à le retoucher au corps en revanche sa face commence vraiment à être marquée, il saigne abondamment du nez, il est coupé sur le front, coup de coude oblige et ses yeux commencent à gonfler. Malgré cela, je n’arrive toujours pas à emballer le combat et me contente d’un rythme pauvre sans combinaisons de plusieurs coups. Pourtant, dans ma tête je vois exactement ce qu’il faut faire, mais Martin n’étant pas très agressif et puisqu’il ne me fait pas mal, je ne prends pas de risque et ça au détriment du spectacle. Je travaille sur tous les niveaux mais ça reste lent. Fin du round.

Round 3 :

Consigne similaire dans mon coin, trouver de la vitesse et faire des combinaisons, sinon le reste est ok. Dès le début du round, Jahn se rebiffe un peu, je bloque ses low kick (pour une fois) et remise en poing, son visage est maintenant couvert de sang et sa tête est très marquée. Je vais laisser passer le 3eme round sans trop travailler car derrière je sais qu’il en reste 2 et je commence à avoir du mal à bouger mes 116kg (c’est une 1ère). Je m’agace moi-même à ne pas accélérer alors que j’en suis capable, je tempère et mon adversaire en profite pour revenir un peu dans le combat, Fin du round.

Round 4 :

On commence presque à s’inquiéter dans mon coin, je dois le finir et au lieu de ça je le laisse revenir. Rien n’est plus dangereux qu’une bête blessée et ils me font comprendre qu’il va commencer à travailler. Le 4ème round commence et je me prends un coup coquille qui me laisse 15sc de récup, le temps pour moi de me concentrer et de vouloir en finir. A la reprise, Jérôme me donne LES MOTS qui vont faire la différence « Oh Brice, sois méchant un peu !!! ». Mais bon sang mais bien sûr, c’est ça que j’ai oublié. Martin ne me faisant pas mal et en étant peu agressif il ne me  facilite pas la tâche et c’est vrai qu’a partir du moment où je me suis dit qu’il fallait le faire tomber, ça s’est un peu mieux passé. J’enchaîne un coup de coude retourné, je commence à me faire plaisir même si ça reste lent. Ensuite je touche l’Allemand avec un High Kick, il tombe et reste au sol jusqu’à 5, se relève difficilement et y retourne courageusement. Pas pour très longtemps puisqu’enfin je combine un peu et je le touche à nouveau avec un Higk kick puis je suis avec les poings/coudes. Mon adversaire s’écroule, il reste conscient mais pas assez pour se relever rapidement, après avoir regardé son entraineur, ce dernier jette la serviette afin de préserver son poulain, sage décision.

News Urban Boxing United à Marseille News Urban Boxing United à Marseille

Donc voilà, je termine tout de même sur une note positive puisque je termine mon combat avant la fin mais ça ne doit pas pour autant éclipser les lacunes dont j’ai souffert durant le combat. Trop gros, trop lent et avec une condition physique approximative, je n’ai pas pu donner le meilleur de moi-même et je ne peux donc pas être satisfait de cette victoire. Une victoire qui ressemble d’ailleurs à un signal d’alarme. A rester trop longtemps sans préparation sérieuse, mon endurance, mes automatismes ainsi que ma motivation risquent de finir par me faire défaut et c’est pourquoi je suis impatient d’en finir avec ma formation au creps et de retrouver une vie dédiée à l’entraînement et à la compétition.

News Urban Boxing United à Marseille

Pour terminer mon roman (oui ça a été long) je remercie Rani Berbachi et Guillaume Singer de m’avoir fait confiance pour combattre dans leur très bel événement, nul doute qu’une prochaine édition aura lieu vu le succès de cette première. Merci également à Jérôme et André pour toujours répondre présent dans mon coin, aux courageux copains venus me voir (Clément, Florian, Stéphanie). Comme d’hab, à Nico et Yoann pour s’occuper de mon site, beau boulot les gars.

Enfin merci à vous et à tous ceux qui me soutiennent…

En ce qui me concerne, je vais soigner mon pied, terminer ma formation et reprendre l’entraînement de manière très sérieuse afin de vous proposer de belles prestations dans le futur.

A bientôt tout le monde !!!

 

Retour à la page News

bas de page